Souvent, mais pas toujours, l’absence de leadership est constatée par ses pairs ou son Top Management. L’on confie alors à un coach ou un formateur, l’accompagnement du nécessiteux. Le formateur s’empresse de répondre à ce besoin par quelques séances de coaching ou par deux jours de formation basée sur le thème du Leadership, persuadé que le besoin est réel. De quoi parle-t-on exactement ? Le Leadership est-il affaire de comportements ou de valeurs ? La réponse est : Valeur ! En effet, beaucoup confondent leadership et charisme, leadership et comportement plutôt extraverti. Avoir du leadership consiste à aimer prendre le lead, les rênes, apprécier la prise de responsabilités et vouloir les assumer, aimer faire preuve de stratégie et aimer faire des alliances utiles à cette dernière. Les collaborateurs ayant ces envies ont généralement intégré dans leur système de valeurs celle que l’on définit comme étant « politique ». Il s’agit en fait d’une motivation pour la notion de « pouvoir » et non pas d’un comportement ! Il ne faut donc pas confondre la manifestation comportementale avec la motivation. La première répond à la question « Comment je préfère agir ? » et la deuxième à la question « Pourquoi j’aurai envie d’agir ? » Par conséquent, mon collaborateur ou mon manager peut avoir pour préférence d’être plutôt introverti, réservé, quelque peu distant, prudent, dans ses comportements, ce qui le fera passer pour quelqu’un de plutôt effacé, donc, manquant apparemment de Leadership ! En réalité, il se peut que grand nombre de ses leviers de motivation soient axés sur la valeur politique. Qu’au fond de lui, les raisons qui le poussent à agir positivement et lui donnent envie de réagir, soient basées sur le Leadership. L’envie à « l’intérieur de soi » ne se voyant pas toujours, son comportement plutôt introverti peut donner le sentiment qu’il (ou elle) manque de Leadership ! L’entreprise doit avoir la capacité d’être outillée « psychométriquement » pour évaluer ces nuances afin de ne pas écarter, de son évolution de carrière méritée, un potentiel qui n’a plus qu’à être accompagné en prise de parole en public afin de manifester de façon plus visible son Leadership. Attention, l’inverse existe aussi ! Certains font preuve d’une manifestation de comportements tellement extravertie qu’elle peut être confondue avec du leadership. Leurs préférences comportementales sont tellement expansives et expressives que beaucoup croiront à l’existence d’un Leadership affirmé. Il semblera alors logique de leur confier des responsabilités et la possibilité de gérer une ou des équipes. Mais, si leur valeur politique est basse, la notion de pouvoir n’est pas leur principale motivation (il y en a bien d’autres à découvrir en eux)et vous risquez alors d’être assez rapidement déçus par l’étouffement progressif de leurs comportements plutôt extravertis… jusqu’à l’extinction. Ne négligez pas de « mesurer » la valeur politique de vos collaborateurs, de vos managers et de vos candidats ! Si vos nouvelles recrues ont façonné au cours de leur parcours de vie et ont admis la valeur politique comme essentielle, ne pas la déceler reviendrait à prendre le risque d’investir en eux pour rien. En effet, si dans les premières semaines d’intégration, ils n’ont pas une claire vision des responsabilités que vous pourriez leur confier dans le cadre d’une évolution de carrière, ils pourraient bien être déjà en train de chercher un autre poste avant la fin de la période d’essai !